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 FEU NOUS DEUX // DARIUSH

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poète des morceaux de bois
Salomon
Salomon
PAROLES : 145
LES SOUS : 2255
ENDROIT : près de l'acacia
MÉTIER : fabriquant de jouets + rêveur
MÉTÉO : ensoleillée
VENU LE : 25/03/2018
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MessageSujet: FEU NOUS DEUX // DARIUSH   FEU NOUS DEUX // DARIUSH EmptyVen 3 Aoû - 16:53

Les pas de maman courent sur le plancher abîmé et s'affolent, frappant le bois. Les poings de papa se posent sur la table et grincent, j'entends le chat qui gémit dehors, et les volets qui battent. La maison hurle mais personne ne fait rien, un de mes frères parle dans le vide à l'inconnu, là haut, qui dort sûrement encore. Je vois le vase aux fleurs fanées sur la commode, le fauteuil défraîchit où l'on ose plus s'asseoir, la fausse misère sur les murs. Je demande à papa si l'inconnu va rester, il ne dit rien, il sert les dents. J'ai l'impression qu'il ne va plus jamais sourire.
Le soleil n'encombrait plus les pièces comme il en avait l'habitude. Les rires ne fusaient plus depuis que l'inconnu était arrivé. Moi, j'aimais bien l'inconnu, même s'il faisait un peu peur (malgré la terre qui souillait ses bras et ses cheveux emmêlés, malgré son air triste, malgré les pétales dans sa toison bouclée). L'inconnu n'était pas bien vieux mais chez lui vibrait une nouvelle énergie. C'était beau à sentir. C'était comme de nouvelles espèces de fleurs dans les champs. J'me souvenais des dernières lueurs de l'aube qui avaient apporté le garçon et des paupières des parents qui se ferment. Des dernières étreintes la veille. Des sourires faibles qu'on s'adressait. Des mains qui s'étreignent avant de se coucher, des baisers de maman qui disaient toujours pareil, même si c'était différent.
Plus jamais comme avant, peut-être. On ne savait même pas comment il s'appelait. Il dormait là haut comme un bienheureux et même Alexandre ne saurait l'égaler.
Je monte les escaliers en laissant ma paume sur le mur (la pierre est froide, le bois tiède). Mon frère est parti et l'inconnu est là, ses cheveux font désordre et ses paupières sont closes. Un rayon coule à travers le battant mal fermé, se pose sur sa joue, l'inonde de lumière. L'air est frais malgré tout. Je m'assois dos au lit, à terre, et je me perds un peu dans les traits de son visage. J'm'envole dans les pensées, et à un moment, je me demande
Si l'inconnu est si pur, pourquoi papa ne sourit plus ?
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au sommet de la plaine
Dariush
Dariush
PAROLES : 16
LES SOUS : 2187
ENDROIT : Partout où court la proie
MÉTIER : bah du coup, chasseur
MÉTÉO : il fait nuit (c'est vrai)
VENU LE : 31/07/2018
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MessageSujet: Re: FEU NOUS DEUX // DARIUSH   FEU NOUS DEUX // DARIUSH EmptyLun 6 Aoû - 4:05

C'est vrai qu'il n'était plus là, le grand ! Jusque ici je m'étais contenté de rester à moitié endormi à moitié éveillé en laissant passivement dérouler devant mes yeux le paysage de la ville floue à l'extérieur et nette à l'intérieur. Mais maintenant je m'en rendais bien compte : il était bel et bien parti.
Et moi seul devant la lourde porte d'ébène (je ne l'avais pas touchée à ce moment, mais la porte avait l'air lourde).
Il fallait - selon le grand - que je frappe à cette porte. Je n'avais pas envie de le faire tout de suite, et puis je risquais de déranger les habitants de la maison. Enfin bon, je n'avais pas envie non plus d'aller me promener dans la ville, quoiqu'elle fût d'une étrange beauté, baignée dans le bleu si exact qui précède l'aube (ou la suit, je ne sais plus). BON ! Vais-je me décider ? Allez. Je vais frapper à cette porte décidément bien intimidante, et le reste viendra tout seul.
Et je frappe, parce qu'après avoir pris une décision, mieux vaut éviter tout temps de réflexion.
Et tout s'ensuit dans une fluidité soporifique.
On m'ouvre. Une femme d'une cinquantaine d'années, dont la description par un tiers comme moi serait et inutile et sacrilège.
Evidemment, elle ne va pas me laisser crever de faim. C'est bon ce qu'ils ont à manger ici. Je me régale, et je mime ridiculement ma satiété, pour que mon hôte qui ne parle bien évidemment pas la même langue que moi puisse tout de même comprendre la gratitude que j'éprouve pour elle. Car malheureusement, le grand ne m'avait pas appris comment exprimer ce genre de choses dans sa langue.
Ah oui, c'est à peine l'aube. Pour ça que le reste de la famille n'est pas avec nous. Je me disais qu'il devait y avoir une raison à ce calme ; et bien la voilà.
Ils ne devraient pas tarder pourtant. Ah ! j'entends des pas. Ah ! je vois un vieux monsieur, plus âgé que la mère en tous cas.
C'est le père, j'en suis sûr. Quoique... non c'est lui, pourquoi douter ? Mais... et si le grand, à notre arrivée, s'était trompé de maison ? Cela aurait été possible, avec le peu de lumière...
En tous cas les deux se disputent. Ce doit être à propos de moi ; pas étonnant me direz-vous (qui êtes-vous, d'ailleurs ? d'où est-ce que vous sortez ?). Je crois que la femme m'aime bien, et que l'homme non. Je tente d'attirer leur attention. Ils stoppent tous deux leur scène dans une synchronisation parfaite et parfaitement drôle. Je leur fais comprendre tant bien que mal que j'ai été amené par le grand. Ils finissent par comprendre, et ils commencent aussi à pleurer un peu. C'est là que décide d'entrer un petit garçon, d'au moins deux ans plus petit que moi. Il semble dérouté (comment ne pas l'être ?) et s'approche de ses parents sans me remarquer. Ils lui expliquent, et il se retourne.
Son regard est... déroutant... il me scrute, puisque je suis nouveau ici. Ses yeux... on dirait des pièges, des trous colorés, bleu du ciel. On s'y perd. Lui non. Il me voit très bien d'ailleurs.
Je me rends compte de ce que je commence à avoir sommeil. Je n'avais pas dormi cette nuit, ou peut-être un tout petit peu. Il est, de plus, préférable que je les laisse parler en famille, sans ma présence dérangeante. Je demande à dormir, la mère me conduit jusqu'à la chambre du fils. Le lit est grand pour deux personnes. Sans doute le grand dormait ici, avant. Je la remercie, et je m'endors d'un coup, épuisé.

J'entends un bruit... Combien de temps cela fait-il que je dors ? Le rai de lumière a bougé, il me chauffe la joue. Quel était ce bruit ? Ah, je vois. C'est le petit garçon. Il croit que je dors. Il avait l'air intimidé tout à l'heure... je vais faire semblant de dormir. Il doit penser à son grand frère... c'est quand même triste tout ça... bon. Je serai dorénavant (et si les parents ne m'en empêchent pas) le nouveau grand frère de Salomon.
Eh oui, le grand m'a dit ton nom, ptit gars !
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poète des morceaux de bois
Salomon
Salomon
PAROLES : 145
LES SOUS : 2255
ENDROIT : près de l'acacia
MÉTIER : fabriquant de jouets + rêveur
MÉTÉO : ensoleillée
VENU LE : 25/03/2018
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MessageSujet: Re: FEU NOUS DEUX // DARIUSH   FEU NOUS DEUX // DARIUSH EmptyMar 7 Aoû - 0:12

(y a les nuages dehors et le soleil sur sa joue comme s'il l'absorbait, la texture de sa peau qui ressemble à la peau d'une pêche. son souffle c'est un hymne à la douceur, un chant des forêts qui se pose comme un papillon sur le coeur de salomon. il dit l'inconnu l'inconnu le petit garçon, ils ont pas la même vision des choses tout en regardant le même ciel, en dormant sous le même toit. une rivière d'eau pure coule sur leurs cheveux, glissant sur leurs années encore juvéniles. l'été se sent sur leurs doigts de fée, l'azur de leurs yeux fait mirage sur leurs poèmes. et salomon, en regardant l'inconnu, apprend d'autres horizons)
((il tend son index et caresse la joue où le soleil se pose. quelques plaies trouent la pureté de sa peau, telles des étoiles étirée, une Voie lactée balafrée. c'est rugueux sous l'index, quelques orients indomptable, des montagnes imprévues. le geste est doux, l'intention ferme mais salomon
laisse glisser son index
toujours
sur l'aurore de l'inconnu.
et puis, c'est comme les paroles de maman le matin, c'est de la confiture d'abricots ou des comptines, c'est un réveil en douceur, un réveil tendre, un réveil fragile.
comme une fleur qui s(')ou(ff)vre, une fleur qui souffle. une éclosion spontanée. pourtant l'index
c'était (((un peu)))
prémédité.
mais tant pis, si ça fait ouvrir les yeux du guerrier, si ça fait rire ou pleurer. l'instant est suspendu et leurs lèvres entrouvertes, les paupières s'ouvrent ou se ferment, restent closes.pm
il semblerait que les garçons aient tout l'été pour s'apprivoiser, pour dessiner main dans la main les travers de demain. tout l'été ou toute la vie, un été à deux, un été dans le désert.))

(((les boucles châtains de salomon se posent sur le coussin. elles sont emmêlées mais rebondissent sur le tissu, avant de se laisser aller, tout contre l'inconnu. et salomon remarque que toujours
le rayon de soleil court sur la pommette endolorie.)))
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