poète des morceaux de bois
Salomon PAROLES : 145 LES SOUS : 2277 ENDROIT : près de l'acacia MÉTIER : fabriquant de jouets + rêveur MÉTÉO : ensoleillée VENU LE : 25/03/2018
| Sujet: MILLÉSIMES 001 Dim 29 Juil - 18:35 | |
| | salomon 93 saisons fabriquant de jouets + rêveur n'importe jérusalem | des soleils sur les nuques pour faire fleurir mon coeurSalomon a oublié qu'il n'était plus vraiment un enfant. Qu'il a quatre vingt treize saisons, et treize mille treize larmes à l'œil (à cause des oignons). Ce n'est pas grave, après tout. On peut très bien vivre avec quatre vingt douze saisons et treize mille treize larmes à l'œil. C'est tout à fait raisonnable. À la maison, les volets sont grands ouverts car on aime quand la fraîcheur entre, quand elle pousse de ses doigts invisibles les rideaux de fortune chapardés à un vieux marchand, au souc, il y a quelques jours. Salomon ce qu'il préfère c'est regarder la rue et les passants en bas, muni d'une gouje et de quelques morceaux de bois. Le soleil l'illumine sans l'éblouir et met du bonheur sur les murs colorés, il fait briller surtout les cheveux noirs de la jolie voisine. Mais dans la rue d'autres étrangetés viennent le distraire. Il y voit de très belles personnes et des scènes très cocasses, comme Nasreddine et son âne ou le potier qui crie encore car les garçons ont envoyé leur balle voler dans la terre cuite. Quelques fâcheux qui grognent dans leur coin et des mamans qui rigolent à pleines dents. Salomon passe toutes ses saisons assis sur une chaise, une colline, un tronc d'arbre, les yeux perdus dans le vague ou sur un jouet cassé, une œuvre fracassée. Il aime bien quand l'heure bleue chatouille sa nuque des derniers rayons, tandis que ses doigts trouvent le bois plus sec qu'au matin. Parfois, il soupire. Il se souvient des visages de maman, papa, les frérots, des vieillardes au coin des rues, les belles rues de Jérusalem. Parfum couleur. Parfum bonheur. Les petites rues escarpées, le dos des chameaux, la chute. Les heures seraient douces et le coeur un peu moins triste s'il avait pu courir comme une gazelle, s'il avait pu marcher sous l'acacia comme les grands sages. Parfois, il soupire. Pour la vie et les jolis yeux de la jolie voisine. vert alligator/pau — 16 — yless jtm + jvous aime aussi |
|