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 rêves !

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AuteurMessage
au sommet de la plaine
Dariush
Dariush
PAROLES : 16
LES SOUS : 2157
ENDROIT : Partout où court la proie
MÉTIER : bah du coup, chasseur
MÉTÉO : il fait nuit (c'est vrai)
VENU LE : 31/07/2018
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MessageSujet: rêves !   rêves ! EmptyMer 8 Aoû - 21:20

Quand je passe devant cette chaise, je sens l'horreur informe. C'est une silhouette vaguement humaine, étalée comme un mort sur le meuble de bois pourri et grinçant. Je me demande quelle force obscure ferait tenir debout une telle ruine - il semble que l'abominable présence qui s'assied dessus y soit pour quelque chose. Cette créature que je ne crois pas humaine m'adresse la parole.

...

Mais je préfère ne pas l'écouter. Les sons me parviennent, mots d'un autre langage. Le corps est mieux visible - mais toujours aussi imprécis. Je vois son ventre ouvert, où sont plantées des ardoises aiguisées... peut-être bien qu'elles forment partie du corps, elles sont couvertes d'éclats de sang - on parvient tout de même à voir leur couleur naturelle - le gris sévère.
Sa cage thoracique m'apparaît ensuite : ses côtes droites et gauches sont séparées, écartées sans doute par une forte main ; chacun des os se trouve au bout d'un sillon sanglant creusé dans la chair verte quand l'écartèlement a eu lieu. Son sternum ne s'est pourtant pas perdu, non : il est retombé entre les deux poumons et s'est enraciné dans les tissus ; il est perpendiculaire à la poitrine. Les poumons se gonflent difficilement...

...

Je l'écoute à présent. Mais il ne pousse plus que des gémissements - sortant de son pharynx - et des râles - sortant de ses poumons moisis, troués de partout.
Ses bras pendent et ses jambes, ayant fondu, sont longues de dix mètres.
Son visage est tourné vers moi : je le vois maintenant aussi clairement que je vois les étoiles par une nuit sans lune.
Il n'a plus de lèvres et ses dents sont violettes, comme l'enfer. Sa chair est pourrie, cramée. Il manque un morceau à son nez racorni - il s'en est détaché et est venu sur son front pour ne plus avoir à supporter les exhalaisons fétides de ses sinus malpropres.
Ses yeux gonflés, rouges, injectés de pus, me fixent désespérément.
Il tousse, et me parle.

"Le bohneur n'est que dans ce qui agite, et il n'y a que le crime qui agite; la vertu... ne peut jamais conduire au bohneur."

Comment peux-tu dire cela ? Être immonde ! Es-tu heureux à présent ? Ne vois-tu pas que tes méfaits ont fait de toi un cadavre vivant ? Jamais je ne serai comme toi, dégoûtante charogne ! Jamais, pour un plaisir subit, je ne troquerai mon éternelle beauté ! Jamais je ne déshonorerai la race humaine comme tu l'as fait ! car je crois que tu fus humain, il y a longtemps. Jamais tu ne me toucheras de tes mains griffues et goudronneuses ! Jamais !

Le monstre voulut me répondre. Au moment d'agiter sa langue, elle se décrocha et tomba sur le sol : elle devint fange. Dans un dernier râle de ses poumons, dans un dernier gémissement de son pharynx, il se renversa contre une table en fer et y planta son crâne.


Songe du lendemain de ma rencontre avec le Loup.
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rêves !

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