marche sans t'arrêter. (salotys)

elle déambule la gamine, elle vacille de gauche à droite au bord de l'eau qu'elle aime tant. nephtys se tordait la nuque, incapable de détacher son regard des maisonnettes et du port, ses maisons qui pour elle ce dressait jusqu'aux étoiles. jenanálhem était bien plus bizarre qu'elle n'était belle. cela fait maintenant quelques années qu'elle vie ici, elle a mit du temps à s'acclimater à cette nouvelle vie au début tout cela lui semblé étrange, cette ambiance joyeuse qui se dégage dans chaque recoin de la ville, cette gentillesse naturelle chez les personnes qu'elle rencontre dans les rues étroites. elle avait l'impression de vivre une nouvelle vie, bien différente de l'ancienne, une vie en paix avec elle-même loin des atrocités du monde extérieur. elle est pêcheuse au jour d'aujourd'hui et elle se prépare à devenir fermière elle n'avait jamais travaillée auparavant, au début ça lui a fait bizarre de tenir une cane-à-pêche entre la pulpe de ses doigts mais elle s'y est habituée, rapidement. elle ne quitterait cette ville pour rien au monde, elle se sent comme chez-elle. elle a ses petites habitudes maintenant, comme se balader lorsque le crépuscule apparaît au port. nephtys observa les cours d'eau scintillants puis les quelques verdures qui frémissaient dans le vent, puis le ciel rosi par le crépuscule tout est beau est extraordinaire ici elle ne cessera de le dire avec un léger rictus qui s'échappe de ses lippes, pourtant tout semble s'y naturelle mais le naturelle ici est différent. elle continue de marcher, sans savoir où aller, elle est une âme vagabonde la petite elle fixe l'horizon et continue de marcher, de marcher, de marcher. à la rechercher de tout et de rien, d'une oreille à laquelle murmurer, une personne avec qui parler, alors elle marche pour ne pas perdre les pédales un léger sourire sur ses lèvres qu'il ne quitte jamais.

Le vent s'engouffre dans ses boucles châtains, dénoue les mèches coincées autour des oreilles. Les copeaux s'en vont loin là bas, se noient dans l'eau claire et un frisson caresse son dos. C'est comme dans un rêve (à mi chemin de la réalité). Il caresse le bois tendre du ponton et écrit au couteau
joie
Des bateaux viennent d'entrer, ça doit être les pêcheurs qui rentrent de l'autre côté de l'oasis, si grande qu'on ne saurait savoir si c'est la surface qui se perd dans le soleil ou le soleil qui tombe sur le plat horizon. Des parfums savent fleurir dans les coins de ses lèvres et le bruit de pas léger à quelques mètres lui fait tendre l'oreille. Tout à l'heure il avait dit je veux voir l'eau. On l'avait amené ici. Il avait vu. Il se perdait dans les ondes salvatrices de l'oasis, sans sentir sur ses pieds la fraîcheur qui clapotait jusqu'à ses chevilles. La brise continuait de soulever ses boucles châtains et ses doigts laissaient (toujours) les copeaux filer, comme s'ils s'échappaient. Il avait parfois ce désir de s'échapper, mais pour aller où ? Aucune terre n'était si belle que celle de Jenanálhem.
Le bruit de pas se rapprochait et la légèreté qui s'en dégageait lui faisait dire que c'était une femme. Il se retourna et leurs yeux se croisèrent. Ce fut un peu suspendu dans le temps. De fins cheveux bruns volaient dans l'air eux aussi et se posaient sur les lèvres courbées de mademoiselle.
C'était l'heure bleue. L'heure où il faisait bon vivre.
Salomon sourit, lui aussi. Il se décale un peu sur la droit et enlève les morceaux de bois.
Tu aimes cette heure, toi aussi ?